La succion du pouce, doigts, d’un objet, le tétement de ma langue, le mordillement des lèvres ou d’un crayon, l’interposition et les contractions labiales, les déglutitions atypiques sont maintenant, bien connues pour leurs effets. Les pressions développées au cours de ces fonctions remodèlent les structures osseuses alvéolaires, provoquant le déplacement d’une dent ou de plusieurs hors de leur position normale et le maintien dans cette position ; des troubles squelettiques peuvent en résulter :
- Vestibulo-versions des incisives avec diastèmes (supérieures, inférieures ou les deux).
- Vestibulotopies et biproalvéolie incisives.
- Vinguotopies.
- Infraclusions unitaires, antérieures, moyennes ou totales.
En sont les résultats les plus fréquents.
Leur traitement est préventif ou curatif.
Ces habitudes semblent être la recherche d’une satisfaction personnelle ou la compensation à des circonstances affectives individuelles difficiles.
Leur disparition peut être volontaire, mais certains cas rebelles justifieront l’aide du pédopsychiatre et orthodontiste.
Leur effet peut être plus ou moins important selon l’équilibre musculaire.
Les dents sont placées entre deux groupes musculaires, la langue d’une part et la sangle labio-bucconatrice d’autre part. les forces développées par les contractions de ces muscles s’annulent normalement au niveau des arcades dentaires et leur bon équilibre permet l’alignement harmonieux des arcades (sauf étiologies déjà citées). Toutes modification de la forme (lèvres en sangle, courtes ou incompétentes,) de la position (langue haute, basse, ou projetée en avant), du volume (macroglossie), du tonus musculaire ou de l’activité é (par défaut ou par excès) de l’un ou l’autre groupe entraîne un déséquilibre qui provoque dystonies, malocclusions et/ou dysmorphoses.
Les deux fonctions phonation et mastication, en raison de leur faible durée quotidienne ont une influence moindre. En revanche, la déglutition peut jouer un rôle important par sa répétition (1200 à 1600 fois par jours) chez certains patients n’ayant pas acquis le type de déglutition adulte. Dans ces cas, la persistance d’une déglutition de type infantile (celles d’avant l’acquisition de la mastication) persiste : elle se fait soit arcades dentaires séparées avec ou sans projection de la langue entre les arcades, soit arcades serrées avec projection de la langue contre les faces palatines et linguales des incisives ; on constate souvent la contraction simultanée des lèvres, des joues et du menton (grimace de tétée). Les malpositions et anomalies alvéolo-dentaires dépendent des conditions musculaires.
Il faut bien noter que des troubles de la déglutition peuvent être secondaires aux malocclusions et dysmorphoses ; dans ce cas ils disparaissent après traitement orthodontique.
En revanche, les troubles primaires de la fonction, par persistance de la déglutition-succion, doivent être traités par rééducation mais seulement après l’âge habituel de maturation de cette praxie (vers la 10e année).
Les dysfonctionnements ventilatoires (respiration buccale) par encombrement des voies respiratoires ou défauts de constitution peuvent être la cause d’anomalies squelettiques ou alvéolo-dentaires (syndrome de la face longue). L’existence de grosse amygdales pharyngiennes qui empêchent la position normale de la langue en arrière est évoquée comme cause possible de certains prognathismes mandibulaires.